La loge des gardes

  • Fab et Aloun

carteNous démarrons la rando aux environs de 10h du matin, de la petite bourgade du Mayet-Montagne, située dans la montagne bourbonnaise. C'est la première fois que nous venons visiter cette région de l'Allier, et, si tous les commentaires qui nous ont été faits à son propos s'avèrent exacts, nous ne devrions pas être "déçu du voyage", comme on dit. Le traditionnel achat  de pâtisseries d'avant départ est cette fois incontournable, car nous ne traverserons pas de villages importants avant plusieurs heures, et notre repas de midi risque de nous passer sous le nez si nous ne sommes pas prévoyants. Nous prenons la direction de Châtel-Montagne, d'où il était prévu de démarrer. Mais après étude de la topographie, de la météo et des renseignements sur ce petit bourg, je me suis ravisé. Décision que je n'aurais pas à regretter au retour. Tout de suite c'est une plongée glaciale dans une descente assez sinueuse mais rapide avant de commencer à grimper et ce pour 30km.Nous traversons Châtel-Montagne où ne croisons pas un chat. Pas un commerce…Je ne regrette donc pas le choix du départ, et donc de l'arrivée…Nous longeons la foret sur notre droite tout en pédalant sur une pente pas très raide,avec quelques portions plates bienvenues, mais toujours avec un vent très frais de trois quart face qui gêne un peu notre progression. Un détail qui a son importance: le revêtement de la route est assez propre pour une petite route de montagne, cela soulage. Lorsqu'il est abîmé et "granuleux" au bout d'une dizaine de bornes on en a plein les mollets et les doigts, et l'on perd ainsi en énergie et en vélocité. Pas beaucoup de panoramas mais les mêmes odeurs que la semaine dernière et lorsque nous traversons une zone d'abattage, c'est comme une odeur de caramel qui me chatouille les narines. Je le fais remarquer à Fab qui semblait douter la semaine dernière, lors de mon récit, mais qui cette fois me répond d'un: "ah oui, ben c'est drôle" très féminin et approbateur. A élucider cette provenance d'odeur sucrée…Nous sommes à l'approche du premier col, nous naviguons maintenant sur les Monts de la Madeleine et nous filons sur un replat qui me laisse échapper: "des cols comme ça j'veux bin en faire 10 par jour.." Nous avons toujours le vent de face et je me place devant la cyclotte par galanterie, pour la préserver. Rien à faire elle se replace toujours sur le côté, une vraie "tiète de lard"! ( sorte de" tête de mule", chez les chtis). P1020083Et c'est un bon gros chien qui nous accueille à "La Croix du sud," dont je ne sais pas si il faut lui accorder le nom de col car non inscrit sur la pancarte. Mais répertorié comme tel par Michelin, n'en déplaise à la confrérie des cent cols(sourire). Après ces vingt premiers kilomètres, nous avalons une part de nos pâtisseries en compagnie du bon gros toutou auquel nous offrons quelques miettes. Puis sans tarder pour ne pas nous refroidir, nous prenons à droite en direction du second col, sur une pente un peu plus difficile mais avec le vent dans le dos. De temps en temps, à travers un court déboisement, j'aperçois très loin un peu de la plaine Roannaise…Ca monte assez fort jusqu'au Col de la rivière noire où nous ne nous arrêtons que pour la photo, et on vire à gauche vers le Col de la loge des gardes. Nous sommes paraît-il sur un plateau! Et nous ne devrions grimper que de 70m de dénivelé. Mais des plateaux comme ça, faits de longs toboggans tout en montagnes russes j'en connais plus d'un. J'ai vécu 4 ans près de celui des Combrailles et je me suis plus d'une fois cassé le dos dessus. Après une succession de creux et de bosses plus ou moins exténuants nous gravissons la dernière pente vers La loge des gardes, où nous ne tardons pas non plus, le froid étant assez vif sur cette petite station de sports d'hiver(qui était à vendre pour une somme dérisoire il y a quelques temps). Voilà donc notre point culminant atteint et ma compagne a toujours un joli sourire.P1020090 Ca, c'est excellent après 30 bornes de grimpette…Mais ce n'est pas terminé…il en reste 38. La longue descente de 8 km est dangereuse et beaucoup plus raide. Je reste derrière et surveille les trajectoires de madame qui n'est pas très à l'aise dans les descentes. Un rapide coup d'œil sur ma droite me laisse dubitatif car j'aperçois la route qui remonte à flan de montagne de l'autre côté du ravin…chut! Après cette nouvelle difficulté nous arrivons à LaPrugne, petit village où nous prenons des forces avant de regrimper vers le Col du Beau Louis, que j'ai d'ailleurs passé la semaine dernière. Je veux pourtant y faire repasser Fab qui elle, l'a passé il y a 14 ans. Mais pour sortir du village c'est une autre histoire. Nous devons nous confronter à un "mur" sur lequel Fabienne va buter: Pied à terre! C'est là que les kilomètres d'entraînement jouent leur rôle. Et la pauvre, elle n'a pas assez de bornes dans les jambes pour ce type d'exercice. Une centaine de mètres à pied et la revoilà en selle, bien décidée à en découdre. Les passages sont plus faciles et nous arrivons ainsi au Col franchit il y a 14 ans.bo louis C'est comme si tout au plus quelques semaines venaient de passer et pourtant…que de choses durant ces quatorze années. Mais bon. Photo et longue glissade de 10km, avec le vent que nous avons de nouveau en pleine face, ce qui nuit au plaisir de cette longue descente. Il y aura encore quelques bonnes côtes avant l'arrivée et elles nous casseront un peu vu le vent de face qui se fait de plus en plus fort. Me revoilà dans la boulangerie, discutant avec la patronne aux cheveux d'ébène qui me fait le plaisir de découper une part de flan dans un gâteau complet. Elle me parle de la prochaine semaine Fédérale, car la ville sera ville étape…Je lui promets pas mal de monde…Nous en serons peut-être. Magnifique région en tout cas. Bonne boulangerie.    

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