Jounée 1: expérience.

  • vudubalcon

Mardi 17 juillet. J'arrive à La Grave, petite station au pied d'un des  premiers glaciers, la Meije, du massif des Ecrins. Je suis à plus de 1500m mais je ne m'en suis pas rendu compte, montant P1000545en altitude depuis Grenoble. C'est la première fois que je viens dans les Alpes et je n'en connais pas les pièges. Je pensais en fait planter la tente à Bourg d' Oisans pour y démarrer la rando jusqu'au col du Galibier, mais en étudiant bien la carte je me suis rendu compte qu'il me faudrait passer plusieurs tunnels et ce genre d'infrastructure est réputée être de véritables coupes gorges pour les cyclos. Je me suis donc installé dans cette petite station vers midi après une interminable montée en voiture. J'ai vite installé la tente et avalé une assiette de tagliatelles au saumon fumé dans une petite brasserie avant de me préparer pour la grimpette. Et vers 13h30 je suis sur les premières pentes qui me mèneront d'abord au col du Lautaret, 2058m puis quelques 600m plus haut, au Galibier à 2642m. Cette montée vers leP1000546 Lautaret est relativement facile, sans grosses difficultés si ce n'est les deux tunnels dont un assez long qui m'a plongé dans l'angoisse de l'accident durant quelques minutes. Les pédales ont tourné vite, croyez moi, qu'importe la pente! Aucune sécurité dans cette pénombre. Pas de trottoir de secours, un faible allumage, alors que les centrales hydroélectriques sont légion par ici, une puanteur pas possible, vite direction la lumière …La digestion des tagliatelles se fait lourdement, et tranquillement j'arrive au Lautaret, point de départ pour le Galibier. Je ne perds pas de temps, petites photos et l'ascension commence. C'est une toute autre histoire, les pourcentages sont plus accentués et le vent souffle de plus en plus fort. P1000547Après deux ou trois kilomètres je suis obligé d'enfiler le KW, avec toutes les peines du monde tant les courants d'air sont violents. Je les béni quand je les ai dans le dos, les maudit quand ils m'infligent de violents coups de butoir au détour d'un virage en épingle, me faisant chanceler couché presqu'à plat sur la bécane. 5 km/h: j'suis pas sorti de l'auberge! Mais finalement j'arrive au pied de la dernière rampe d'un kilomètre, un mur à 10%.  Je m'arrête un instant, pour reprendre mes esprits et me dire:"tu te rends compte où tu es?"…et j'appuie sur les pédales. Petit mal de tête: normal. Et enfin la délivrance dans un froid pratiquement hivernal. Un cyclo me fait signe d'approcher, me fait comprendre qu'il est flamand. Anvers. MoiP1000548 Maubeuge. "Toi par là?"me demande-t-il en désignant la descente vers Valloire. "Non, moi par là"…direction le camping. Quelques minutes plus tard je suis dans le descente mais il me faut pédaler tant les bourrasques sont fortes et froides. Une marmotte traverse devant moi, sur ma droite je longe un mur de neige, pas de photo, pas le courage de m'arrêter. Une heure plus tard je suis sous la douche dans la tièdeur du soir qui arrive. Mais la nuit va être terrible. C'est un glacier qu'il y a là devant moi, pas des cocotiers! Et je vais prendre une leçon de haute montagne. Je viderai la valise de vêtements sur mon duvet pour confectionner une épaisseur, j'ai froid partout, je voudrais un bonnet, un autre duvet, un chauffage. Et ce torrent à quelques dizaines de mètre, que je trouvais sympa, comme je l'ai maudit! Je ne dormirai que quelques heures avant de remballer pour me diriger vers Allemont, plus bas dans la vallée, d'où je commencerai ma seconde rando: Le Glandon et la Croix de Fer…mais c'est une autre histoire!

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P
J'avais du retard dans ma lecture ! ! !<br /> <br /> Ha oui, quand même ! ! ! et tu transportes tout (tente et le reste) sur ton vélo ? ? ? ou alors j'ai pas tout suivi...
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