Quand ça veut pas, ça veut pas!

  • Fab et Aloun

PAS DE PEYROLJ'avais le vague souvenir d'un froid de canard, d'une descente dont la pente faisait peur, et tout ce que je demandais à l'époque c'est que les freins de l'AMI8 du frangin fonctionnent correctement. C'était en 1974 et à l'époque, les contrôles techniques n'existaient que pour les poids lourds, et encore! Je me souviens avoir conduit un vieux citroen 55 qui ne devait pas être passé par la Salmagne. Les puristes comprendront. Bref, c'est à cela que je pensais en appuyant sur mes pédales pour essayer d'atteindre la pancarte de ce difficile Pas de Peyrol. Fab, derrière moi, franchissait les derniers hectomètres le vélo à la main, son ultime arrêt ayant été fatal.P1020521 Elle avait été dans le rouge dès le début, respiration coupée. Après quelques minutes de récup, elle se remit en selle, écoutant mes promesses mensongères du style:"après le virage ça ira mieux"..Tu parles! Derrière le dit virage c'est le pourcentage qui augmentait, rien d'autre. Second arrêt. Là je me suis vraiment inquiété, n'ayant jamais été confronté à cette P1020522situation. Nous avons regardé une cyclote passer, qui était aussi à l'arrêt cent mètres plus bas, et qui avait l'air de plus en avoir l'air…J'ai remotivé ma pin'up, lui faisant miroiter une fois de plus des jours meilleurs après la prochaine épingle, et après un démarrage hésitant, narguant les lois de l'équilibre elle donna ce qui lui restait d'orgueil et de force dans cet ultime P1020529assaut. Ce fut la fin et par précaution elle se rangea sur le bas côté me laissant finir seul ce satané raidillon. Sitôt réunis là-haut nous nous sommes bien vite mis à l'abri du vent, tout aussi glacial qu'il y a 40 ans. La cyclote et son compagnon étaient aussi arrivés, et je remarquai vite le petit carton accroché au guidon signalant leur présence à la semaine fédérale de St Pourcain une semaine auparavant. La discussion fut donc animée pendant que nous avalions, nous, nos petits pains au chocolat, et eux, leur superbe sandwich au jambon de pays! Fab semblait tout à fait sereine et souriante, ce qui me rassura un peu, je mis ça sur le compte de l'altitude, ou plutôt de l'air vivifiant dans lequel nous baignions.P1020559 Puis nous mimes à l'épreuve nos freins car le parcours pour rentrer à Salers était le même mais en sens inverse. Il fallait pourtant repasser le col de Neronne passé le matin, les doigt dans le nez, la fleur au fusil. Mais s'en était suivit une descente qu'il fallait maintenant reprendre du bas. Cette montée du matin vers le col de Neronne avait été magnifique, une pente douce depuis Salers nous avait fait profiter de panoramas extraordinaires, le long de la crête du cirque P1020538de Falgoux. De cela je ne me souvenais plus. On ne peut pas se souvenir de tout et ce n'est pas en passant à Neronne que ça va changer les choses. Ce Puy Mary, P1020549plus grand volcan d'Europe, est un site grandiose. Pour ma part il me reste un côté à gravir, en venant d'Aurillac, le plus facile. Il y a deux ans je l'avais monté en venant de Murat, et ce jour là c'est moi qui avait coincé un peu plus loin, dans le col de P1020563Pertus…(voir récit). Ce sera peut-être pour cette année, car elles passent tellement vite, la preuve: en voilà 40 de moins! La visite de Salers acheva de nous faire oublier le petit "pas assez" que nous ressentions tous les deux. Malgré le monde, la visite fut agréable et là encore je me mis à chercher l'endroit où tant d'années auparavant j'avais admiré un magnifique panorama sur la vallée…je sais je suis un foutu nostalgique, mais que voulez-vous, le passé c'est ce qui me porte et croyez bien que grâce à lui je compte aller bien loin, tant que les jambes tourneront. A dans quarante ans donc…

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