Randonnée dans les Alpes juin 2018.

Pas trop en forme moi, ce samedi matin au départ de la randonnée. Sans doute beaucoup de stress, car même si je sais de quoi il retourne, je ne sais pas comment je vais me comporter. La dernière cyclomontagnarde que j'ai effectuée remonte à 2005, dans les Pyrénées, je m'étais payé le luxe et l'inconscience de la réaliser en un seul jour. J'ai compris ma douleur à l'époque. Je voulais faire comme les "grands", mais les grands ont été petits avant et moi j'en avais marre d'être petit, alors que là réside l 'essentiel. Et puis 13 ans ont passé. Je suis resté petit et c'est très bien comme ça. Mais un gosse c'est toujours inquiet devant l'évènement et c'est mon état d'esprit sur la route à grande circulation qui nous mène vers les hauteurs réputées de la Savoie. Il y a intérêt à rester prudent. Enfin nous arrivons à La Clusaz, là se trouve le premier ravito avant la montée vers le Col des Aravis. Mine de rien on a déjà franchi un bon dénivelé, 750m et passé un premier col, le col de St Jean de Sixt, à 956m. 

Le premier ravitaillement après deux heures et demi de stress sur la route...Mais dans ces grandes vallées les solutions ne sont pas nombreuses pour arriver aux stations

La pente n'est pas sévère et cela permet de pédaler à un rythme régulier, mais les organisateurs ne l'ont pas entendu de cette oreille, nous déviant dans la traversée d'un petit village typique en contre-bas, ce qui en a énervé plus d'un, malgré la beauté du site. Il nous faut donc emprunter un raidillon sévère pour rattraper la route des Aravis. Je tourne sur ma droite et continue donc durant quelques hectomètres à monter. Mais le doute m'envahit: personne devant et surtout personne ne me double! Un vrombissement de motos au loin me fait me retourner et je les vois passer au loin sur la BONNE route du col ! HORREUR! en fait je montais vers le col de la Croix Fry dont le début de la montée est parallèle à notre circuit. Concentré sur l'effort je n'ai pas vu la petite flèche nous remettant sur la bonne voie... Deux trois coups de pédales et l'erreur est réparée...Que l'on est bien parmi les siens! Le reste de la montée sera agréable ce qui me permettra de prendre quelques photos de ces panoramas grandioses.

Je vous dis pas la descente! Je me suis payé un casque de marque assez onéreux pour qu'il prenne lui aussi des risques...Et là, sans vouloir me vanter, bin...y sont tous derrière, qui m'aime me suive et serrez les fesses dans les virages...Dégagez y à rien à voir! pas même une photo, d'ailleurs de ce coté là il n'y a pas vraiment d'intérêt à part...descendre ce qui permet de rester concentré. Seulement ça passe trop vite et clac clacclacclac tout à gauche, même la route, et c'est reparti la grimpette. Le circuit jusque la prochaine difficulté et le ravitaillement se fera tout en montée descente sur une route à flan de montagne pour éviter les grandes agglomérations. On est sur la route que les organisateurs du Dauphiné libéré sont entrain de flécher pour demain.

Et nous voilà au second ravitaillement, je ne traine pas trop pour pas me refroidir car nous sommes au pied de la grosse difficulté: la cote de Domancy. Pas longue non, trois kilomètres, mais avec des pourcentages énormes, ce qui a permit au blaireau de devenir champion du monde en 1980...Ouais mais il avait pas de casque...lui.

Voilà le plus dur est fait...Dans une trentaine de bornes on sera peinard. Nous suivons d'abord une longue piste cyclable durant une petite dizaine de kilomètres puis on se remet sur la route à grande circulation jusqu'en haut du col de Chatillon. C'est très pénible et on sent de l'énervement dans les rangs...le temps est orageux, ça pue (merci mon bandana que je ne lâche jamais), et c'est assourdissant...tout l'inverse de ce que je recherche à vélo, mais il faut s'adapter, la vie n'est pas faite que de pâquerettes et de petits oiseaux, il faut rester au contact de la réalité...

C est bientôt terminé cette journée...Après la descente de Chatillon la route sera agréable jusque Samoëns, lieu de notre hébergement. Mais nous serons une trentaine à devoir gravir une bonne cote de quelques kilomètres pour aller chercher notre gite ayant été dans les derniers inscrits. Par chance je serai seul dans ma chambre ce qui me permettra de récupérer dans de bonnes conditions. Car demain les premières pédalées se feront à froid sur les pentes du Col de Joux Plane.

Petit dej copieux, mais on traine pas, mieux vaut profiter de la fraicheur de cette belle matinée pour gravir ces pentes dont les pourcentages ne descendront jamais en dessous de 7 pour cent, avec des pointes à douze voir treize pour cent et ce, durant douze kilomètres. Petite discussion avec une cyclote de Fosses su mer, elle attend un peu son cylo attitré et me dit d'y aller "que je ne la reverrai plus..." je lui répond " oh que si, et dans pas longtemps!"...je la reverrai passer un peu plus tard et c'est moi qui ne l'ai plus revu!...Ensuite j accompagnerai durant une bonne partie de la montée, un ancien, tout comme j'accompagnai notre Mimile national il y a quelques années. Et tant que l'on peut parler en grimpant c'est que tout va bien .Je joue aussi au reporter, prenant quelques photos de cette belle montée et doucement mais surement et bien c'est la délivrance, la récompense, le site est tout simplement extraordinaire.

La descente sur Morzine est très rapide, ce versant doit d''ailleurs être plus dur en montée. Mais le plus dur est fait. Vient ensuite le col des Gets, assez cool, on remontera le col de Chatillon sur l'autre versant, avec beaucoup moins de circulation, et on arrivera quelques heures plus tard au ravitaillement ou doit être servit un repas... Mais à voir la queue des affamés je préfère m'assoir sur un banc à l'ombre et manger la banane que j'ai pris ce matin au gite, une bonne barre de céréales, accompagné d'un demi litre d'eau, bref un festin...car y a ce petit col des Fleuries tout de suite après qui semble inquiétant...

Et j'ai eu raison de me méfier! La route qui mène au col est une petite route forestière avec quelques raidillons de quelques centaines de mètres frôlant les quinze pour cent! La digestion va être difficile pour ceux qui ont choisi la spécialité du pays! D'ailleurs je n'en reverrai pas beaucoup...puis se sera une longue et belle descente, suivi d'un cyclo qui profite de l'aspiration et de mon regain de forme, un enchainement de petites routes, et un dernier petit col court mais bien raide,- c'est l'essentiel après tout- et on filera sur Annecy sur des pistes cyclables pour traverser la ville. Un coup de tampon, une bière... C' est la forme!